lundi 10 novembre 2014

Conspirationnisme



Cyborg cockroaches could be used to save trapped humans http://t.co/fO37m6YWD8 pic.twitter.com/UhohXLDfuq



lundi 3 novembre 2014

Critique de la Séparation

"La question n'est pas de constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d'une manière qui leur échappe"
Guy Debord, Critique de la séparation




mercredi 29 octobre 2014

Les yeux en face des trous


Traduction du texte de fin de vidéo:

"Plus de 100 fois, en 10 heures, cette femme est l'objet de harcèlement verbal dans la rue. Les auteurs ont tous des profils très différents."


lundi 27 octobre 2014

Comique moderne


"Vous avez découvert le secret des secrets, la clé universelle du comique moderne, qui ne se résume plus comme jadis à du mécanique plaqué sur du vivant, mais à de l'électronique plaqué sur du mort"
Philippe Muray, Moderne contre moderne (préface)

mardi 21 octobre 2014

L'habit fait le moine


"Qu'est-ce qui vous permet de dire que cette personne est une intégriste?
- Le fait de porter le voile!
- Alors le fait de porter la moustache de cette façon là fait de vous un communiste!"


Attention, ne vous fiez pas aux apparences, cela pourrait entraîner des malentendus regrettables!

Qu'est-ce qui vous prouve que ces gens ne sont pas supporters du PSG?

Pompiers ou pyromanes?

Y a t'il un loup dans la bergerie?
Réponse ici





Mise à jour du 29 octobre: vidéo réalisée après l'attentat d'Ottawa
Regardez bien jusqu'au bout!

La tolérance a encore frappé!

lundi 20 octobre 2014

Le peuple pue

"Zemmour ligue toute l’élite contre lui, phénomène qui devient aussi spectaculaire que transparent sur un plateau de télévision. Politiques, animateurs, journalistes, artistes, tous les représentants du pouvoir politico-médiatico-culturel se trouvent amalgamés d’un coup d’œil par la révulsion que leur inspire Zemmour. Après le plateau d’ONPC, ce sera le reste de la presse qui clamera sa réprobation, puis la classe politique à son tour. De Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS sur LCP à Roselyne Bachelot sur France 5 ou même Pasqua sur Europe 1, sans compter bien entendu les associations prétendument antiracistes, par les voix de Dominique Sopo ou d’Alain Jakubowicz. Tous ne sont plus qu’un seul bloc.

Et pourtant, dès le début du choc, Léa Salamé l’affirme gravement : « Vous avez gagné, Éric Zemmour… », sous-entendant par là que les idées que celui-ci défend sont désormais majoritaires dans la population française. Mais comment alors ne pas prendre en compte l’invraisemblable distorsion de représentativité qui se joue à l’occasion de la « tournée promotionnelle » de l’essayiste ? Les médias, dans leur immense majorité, l’isolent et l’agressent tout en reconnaissant qu’il a le nombre invisible (de moins en moins invisible) pour lui ! Et ils l’agressent bien sûr soi-disant au nom de la diversité et d’un fallacieux humanisme progressiste que toute leur attitude bat en brèche ! Cette distorsion, si elle ne peut qu’être vérifiée par les ventes record du Suicide français, apparaît de manière plus sensible sur les pages Internet. Chaque article, chaque vidéo, se voient inondés par les commentaires quand ceux-ci ne sont pas purement et simplement fermés. Réalité qui poussera Laurent Ruquier à opérer un debriefing conciliant dans son émission suivante. Ces commentaires soutiennent Zemmour dans des proportions de 50 à 100% selon que les supports vont de la gauche à la droite. Sont-ce des cris de haine ? Des logorrhées xénophobes ? Des discours nazis remixés ? Non ! La plus grande partie de ces posts propose le débat, développe de réelles argumentations, se tient dans un cadre parfaitement rationnel. Ce sont les affiliés aux médias dominants qui se contentent d’invectives, d’injures, de raccourcis infâmants et ferment toute possibilité à l’échange. Et en dépit de cela, par un aveuglement idéologique obstiné, par une surdité démente, cette France-là, qui lit, qui discute, qui développe, qui écrit un français correct et qui, quand elle ne soutient pas totalement l’essayiste, s’étonne au moins du traitement qui lui est réservé, cette France-là est caricaturée et couverte de crachats par la Une de Libé, le 11 octobre, qui titre sur « La France rance d’Éric Zemmour. » Le champ lexical de la moisissure et de la pestilence ne s’étaye que fort peu.

Mais pourquoi le vieux journal de gauche, si célèbre pour ses titres, n’est-il pas allé plus vite à l’essentiel en titrant par exemple :« Le peuple pue. »

De fait, la stupéfiante semaine médiatique autour d’Éric Zemmour aura confirmé certaines de ses thèses d’une manière spectaculaire. Des élites toutes insidieusement solidaires auront vomi leur bile sur une bête médiatique incarnant le temps de quelques émissions toute la souffrance et l’orgueil d’un peuple méprisé, et auront également révélé le visage cohérent d’une certaine France. Une France du repli sur soi, du repli dans les beaux quartiers et les plateaux de télévision, bien unie derrière ses apparentes divergences, pour fréquenter les mêmes carrés VIP et partager les mêmes maîtresses. Une France de la haine, prête à toutes les calomnies pour faire taire celui qui ose exprimer une opinion divergente ; une France inapte au dialogue et gavée de préjugés sur quiconque se montrerait trop étranger à sa propre culture. Surtout, une France qui panique et perd toute maîtrise rationnelle. En somme, une France qui a peur. Et dont la peur, en effet, n’est sans doute pas seulement nourrie de fantasmes…"


mercredi 15 octobre 2014

Avec des ennemis comme ça...

... il peut se passer d'amis!

Extraits choisis d'une "Lettre" de Soraya Addi (Juriste / PLA / International /?/ ...) à Eric Zemmour (Source)

"Mon nom est Soraya Addi. Je suis algérienne et française. Je suis née à Paris de parents algériens, j'ai vécu 11 ans en Algérie, 16 ans en France, un an aux États-Unis, 2 ans au Mexique. Je peux débattre ou plaisanter en quatre langues et j’ai une richesse culturelle, philosophique et sociologique dont vous ne soupçonnez même pas l’existence. (...)

Je ne rentrerai pas dans les détails de votre discours et de vos arguments affligeants, et je vous avouerai dès à présent que je n’ai pas lu votre livre. (...)

Enfermé dans votre bulle, vous croyez tout connaître. (...)"


Et la perle pour finir: 

"Vous, grand penseur, rappelez-vous que Socrate a su avoir la sagesse d’admettre qu’il ne savait rien."



 



dimanche 12 octobre 2014

L'impasse du marxisme

"A mesure que la social-démocratie se constituait en force commerciale d'encadrement et de discipline de l'humanité prolétarisée en vue de devenir la spécialiste institutionnelle du marchandage politico-syndical du prix de la force de travail, Marx eut cette phrase décisive: "Tout ce que je sais, c'est que moi je ne suis pas marxiste."
Ce qu'il voulait dire là, ce dernier nous l'explique finalement et très clairement lui-même dans toute son oeuvre de critique de l'économie politique de l'aliénation, dans la continuité organique qui va des Manuscrits de 1844 au Capital via les Grundrisse et en passant par la Question juive. De la sorte, Marx se sépare bien radicalement des idéologies, des régimes et des partis qui, du capitalisme étatique bolchévique à la démocratie sociale de marché en passant par tous les tiers-mondismes et écolo-réformismes, se sont peu ou prou fallacieusement réclamés de son nom pour précisément conduire à l'inverse de son projet d'éradication sociale de la domination telle qu'il l'a toujours, lui, très explicitement défendue. (...)
La défense du travail salarié contre le capital au sein du rapport capitaliste maintenu ne peut que promouvoir le développement et l'accumulation renforcée du capital sauvegardé." 
Francis Cousin, l'être contre l'avoir (page 57)



dimanche 31 août 2014

Elle a tout pour elle

"La Jeune-Fille se produit partout où le nihilisme commence à parler de bonheur."


"La Jeune-Fille appelle invariablement “bonheur” tout ce à quoi on l’enchaîne."
Théorie de la jeune fille, page 21


"Quoi qu’elle en dise, ce n’est pas le droit au bonheur qui est dénié à la Jeune-Fille, mais le droit au malheur."



"Car dans le Spectacle, où l’apparence du bonheur fonctionne aussi comme condition sine qua non de celui-ci, le devoir de simuler la félicité constitue la formule de toute souffrance."
Théorie de la jeune fille, page 133


"— Combien de compagnies de CRS faut-il pour permettre à la Jeune-Fille de sourire avec  infantilisme? 
— Encore plus, ENCORE PLUS, ENCORE PLUS...."
Théorie de la jeune fille, page 113

vendredi 4 juillet 2014

La conduite du changement

"La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose au praticien est: Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas de rejet? 
Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer?"
Gouverner par le chaos (page 29)

mardi 1 juillet 2014

C'est assez

"Supporterais-je une seule journée, sans cette charité de ma folie qui me promet le jugement dernier pour le lendemain?"
Cioran, Syllogismes de l'amertume

lundi 16 juin 2014

Complètement infréquentable

"Le héros journalistique, comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l'Etat. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c'est pourquoi il est l'ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d'aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché. Quand un journaliste accepte de mettre le doigt sur une dés-information, c'est toujours finalement au service d'une autre idée de l'Etat et de la marchandise comme si les aventures vénales de la pègre capitaliste et de sa dette intarissable pouvaient nous engager ailleurs que sur les chemins de nouvelles affaires suspectes toujours plus louches. C'est pourquoi ce qu'il voit, il ne le regarde que pour ne point voir où cela mène car s'il s'y rendait, il deviendrait non seulement non-recommandable mais complètement infréquentable." 
Francis Cousin, l'être contre l'avoir, page 20



jeudi 12 juin 2014

Au bout du rouleau

"Dans tous les pays, les classes dirigeantes sont arrivées à un point de paralysie insurmontable. 

Il y a une crise insoluble parce que, du point de vue de la logique du capital, les salaires sont à la fois trop élevés et trop bas. Trop élevés pour permettre de produire de la plus-value (coûts de production), mais trop bas pour permettre à cette plus-value de se réaliser sous forme de profits (solvabilité). 

Le fait que les salaires sont à la fois trop hauts et trop bas montre que le problème ne vient pas des salaires mais des profits. En d'autres termes: plus rien ne peut changer le fait que le taux de profit est nul.


La logique du capital est que la disparition du profit rend nécessaire que les salaires réels tombent à zéro (que ce soit par une baisse du salaire nominal ou par l'inflation). Pourtant, la gauche est paralysée, elle n'arrive pas à passer le cap: passer d'une lutte pour l'augmentation des salaires à la lutte pour l'abolition du salariat."
Traduit de The real movement (octobre 2013)

lundi 9 juin 2014

Réussis ton entretien d'embauche



«I AM WHAT I AM.» C’est la dernière offrande du marketing au monde, le stade ultime de l’évolution publicitaire, en avant, tellement en avant de toutes les exhortations à être différent, à être soi-même et à boire Pepsi. Des décennies de concepts pour en arriver là, à la pure tautologie. JE = JE. 

Il court sur un tapis roulant devant le miroir de son club de gym. Elle revient du boulot au volant de sa Smart. Vont-ils se rencontrer ?

« JE SUIS CE QUE JE SUIS. » Mon corps m’appartient. Je suis moi, toi t’es toi, et ça va mal. Personnalisation de masse. Individualisation de toutes les conditions – de vie, de travail, de malheur. Schizophrénie diffuse. Dépression rampante. Atomisation en fines particules paranoïaques. Hystérisation du contact. Plus je veux être Moi, plus j’ai le sentiment d’un vide. Plus je m’exprime, plus je me taris. Plus je me cours après, plus je suis fatiguée. 

Je tiens, tu tiens, nous tenons notre Moi comme un guichet fastidieux. Nous sommes devenus les représentants de nous-mêmes – cet étrange commerce, les garants d’une personnalisation qui a tout l’air, à la fin, d’une amputation.

Nous assurons jusqu’à la ruine avec une maladresse plus ou moins déguisée. En attendant, je gère. La quête de soi, mon blog, mon appart, les dernières conneries à la mode, les histoires de couple, de cul… ce qu’il faut de prothèses pour faire tenir un Moi ! Si « la société» n’était pas devenue cette abstraction définitive, elle désignerait l’ensemble des béquilles existentielles que l’on me tend pour me permettre de me traîner encore, l’ensemble des dépendances que j’ai contractées pour prix de mon identité. Le handicapé est le modèle de la citoyenneté qui vient. Ce n’est pas sans prémonition que les associations qui l’exploitent revendiquent à présent pour lui le «revenu d’existence ».

L’injonction, partout, à « être quelqu’un » entretient l’état pathologique qui rend cette société nécessaire. L’injonction à être fort produit la faiblesse par quoi elle se maintient, à tel point que tout semble prendre un aspect thérapeutique, même travailler, même aimer. Tous les « ça va ? » qui s’échangent en une journée font songer à autant de prises de température que s’administrent les uns aux autres une société de patients. La sociabilité est maintenant faite de mille petites niches, de mille petits refuges où l’on se tient chaud. Où c’est toujours mieux que le grand froid dehors. Où tout est faux, car tout n’est que prétexte à se réchauffer. Où rien ne peut advenir parce que l’on y est sourdement occupé à grelotter ensemble. Cette société ne tiendra bientôt plus que par la tension de tous les atomes sociaux vers une illusoire guérison. C’est une centrale qui tire son turbinage d’une gigantesque retenue de larmes toujours au bord de se déverser.

samedi 7 juin 2014

Une si grossière ironie

"Lorsqu’il s’adresse distinctivement à la Jeune-Fille, le Spectacle ne répugne pas à un peu de bathmologie. Ainsi les boys band et les girls band ont-ils pour toute signification de mettre en scène le fait qu’ils mettent en scène. Le mensonge consiste ici, au moyen d’une si grossière ironie, à présenter comme un mensonge ce qui est au contraire la vérité de la Jeune-Fille."


vendredi 6 juin 2014

Encore plus de plus

"C'est une attitude qui commence à être familière. Toutes les fois que les peuples manifestent, d'une façon ou d'une autre, leurs désaccords ou leur méfiance devant le train du monde, ce n'est jamais ce train dont on prend la peine de réexaminer au moins l'allure et la direction, mais c'est le comportement récalcitrant des peuples que l'on incrimine. Et finalement, sans lui accorder la moindre pertinence, on conclut qu'il faut aller plus loin et surtout plus vite dans à peu près tous les domaines qui ont provoqué ce comportement si révoltant."
Philippe Muray, Exorcismes spirituels tome 3 (2002)

jeudi 5 juin 2014

Bonnes résolutions



Résolution 1: Arrêter de parler de politique et commencer à envisager la disparition de la politique et de l'Etat
Pour savoir comment remplacer le capitalisme, il faut commencer par remplacer la politique. Pour je ne sais quelle raison, les communistes considèrent la politique comme la meilleure forme d'activisme social. Et même quand ce n'est pas le cas (par exemple avec le mouvement Occupy) ils semblent incapables de concevoir un activisme qui ne soit pas politique. Or le problème de tout activisme politique est qu'il ne change pas, et ne peut pas changer les relations matérielles réelles de la société. Par définition, toute action politique est superficielle et économiquement déficiente; il nous faut un activisme radical. Un activisme anti-politique, qui prend pour point de départ la décision irrévocable de rester en dehors de l'Etat, de l'abolir et de le remplacer par la libre association. Nous ne voulons rien de l'Etat. Nous voulons qu'il disparaisse. Nous ne lui demandons rien à part de disparaître. Et s'il ne disparaît pas de son plein gré, nous devons l'y forcer. 

La fin de l'Etat ne peut se concevoir sans la fin simultanée des frontières et des nations. L'action anti-politique doit se choisir pour but l'établissement d'une association qui est immédiatement universelle - globale - et englobe les travailleurs de toutes les nations. Il faut revenir à la racine, se rappeler que les travailleurs n'ont pas de pays. La classe travailleuse est l'expression matérielle de la dissolution des nations, classes, religions, etc...


Résolution 2: Arrêter de parler des salaires, des retraites, du chômage et des prestations sociales et commencer à réfléchir à la manière de sortir du salariat
Le travail salarié n'est pas neutre: il ne sert pas uniquement à enrichir une petite minorité, il crée la pauvreté pour des milliards de personnes à côté de cette richesse. Le travail salarié, en lui-même, est la création active de la pauvreté et de la misère, il est le processus d'appauvrissement des travailleurs. Il n'existe aucun moyen de changer la nature du travail salarié, et donc d'empêcher l'appauvrissement de la totalité de la population de la planète. Toute tentative de défense du travail salarié ou du plein emploi est une tentative de défendre la pauvreté, la misère et la dévastation environnementale. 


Résolution 3: Arrêter de parler du fonctionnement du capitalisme et accepter de voir qu'il ne peut que travailler à sa propre destruction et qu'il doit nécessairement disparaître
Le seul argument qui existe en faveur du communisme est que les contradictions du capitalisme sont insolubles. Il faut que nous acceptions de voir que la société actuelle et les relations sociales actuelles sont déjà anachroniques; il n'y a plus rien à faire pour sauver le capitalisme, il faut le laisser mourrir et rejoindre les autres anciens modes de production au musée. La fin du capitalisme sera la fin de toutes les relations sociales existantes, fondées sur le travail salarié. Rien de la société actuelle ne demeurera. Avec la fin du capitalisme, ce doit aussi être la fin du travail salarié et de l'Etat. Les membres de la société seront libres de choisir toutes les relations sociales qui correspondent à leurs aspirations en tant qu'individus. Leur activité sera autonome, uniquement motivée par leurs buts personnels. Rien dans le "fonctionnement" du capitalisme ne survivra une fois que la société sera devenue communiste, c'est à dire fondée sur le temps libre et disponible de l'immense majorité des gens. Aller au-delà du capitalisme signifie très exactement rejoindre un ensemble de conditions qui violent le "fonctionnement" du capitalisme dans toutes les sphères de la vie sociale.


Résolution 4: Commencer à penser au-delà des classes et de la société de classes
Nous devons nous lever et dire que nous ne voulons pas être des travailleurs et que nous ne voulons pas l'amélioration de la classe travailleuse mais son abolition. Il nous faut expliquer à tous les gens bien intentionnés que nous n'avons pas besoin de leur aide, nous ne voulons pas de leur aide, sous quelque forme que ce soit. Nous ne voulons pas des emplois, nous voulons la fin du travail. Nous ne voulons pas des salaires, nous voulons la fin de l'argent. Nous ne voulons pas être protégés contre les prédateurs de wall street, ni des réformes pour l'amérioration de la gouvernance d'entreprise ou la réglementation environnementale, mais la fin de l'Etat lui-même. Il n'y a rien que les politiciens puissent faire pour nous - pas de lois, pas de résolutions, pas de réformes, pas de "filet de sécurité sociale". Rien ne peut être fait pour nous que nous ne puissions faire nous-mêmes. 

Le terme de "travaileur" doit devenir une insulte, du même ordre que "sale nègre". Etre un travailleur, c'est être soumis à toutes les forces de la société, sans défense, dépendant, et ne méritant aucun autre statut que celui d'esclave. La mentalité communiste consistant à exalter la vertu du travailleur et à le placer sur un piédestal doit cesser. Cela signifie, par-dessus tout, que les communistes doivent admettre que dans notre révolution, chacun d'entre nous agit en tant qu'individu, pas en tant que membre d'une quelconque classe.
Traduit de The real movement (janvier 2014)

mercredi 4 juin 2014

Engraisser la bête

"Il vaut mieux pomper d'arrache pied même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas."
Proverbe Shadok



jeudi 29 mai 2014

Avanti ragazzi

Organisée spontanément par un petit groupe d’étudiants et d’ouvriers hongrois, une banale manifestation de solidarité avec les ouvriers polonais mit soudainement le feu aux poudres sociales en cette fin du mois d’octobre. Mais qui étaient donc - en l’âme de leur colère profonde - ces insurgés progressivement incontrôlables?
A écouter l’imbécillité de la droite du capital, il se serait agi d’adeptes de la libre entreprise du calcul, simplement soucieux d’instaurer  la démocratie  de la marchandise à l’occidentale, assoiffés de capitalisme libéral, développé et diffus. A entendre les idioties de la gauche du capital et plus particulièrement  les souteneurs du capitalisme étatique, concentré et vétuste qui d’ailleurs n’alléguaient pas vraiment le contraire, les inspirateurs de la Commune de Budapest devaient être regardés comme de simples émeutiers ultra-réactionnaires et para-fascistes. 
En réalité, il convient  avant tout de dissiper le brouillard pathogène de la propagande marchande dont la crétinerie démocratique du libre échange de l’avoir et du paraître se sert de tous les côtés pour dissimuler la réalité radicale  et explosive de la révolution hongroise. Il s’agit  de montrer les exactes tendances communistes vraies de cette révolution humaine contre le capitalisme d’État bolchévico-stalinien travaillant justement, dans les larmes, le sang et la fabulation sous faux-drapeau communiste.
Source: L'Esprit Européen (lire la suite)


mardi 27 mai 2014

Elle se périme

"La Jeune-Fille est la marchandise qui exige à chaque instant d’être consommée, car à chaque instant elle se périme."


lundi 26 mai 2014

Rions un peu

"Il y a bien longtemps déjà que je voulais leur dédier un poème. A qui? Ne cherchez pas: aux rires en boîte. Comme le spectacle marque le pas, en ce moment, alors j'y vais de mes couplets.

La télévision a imité Maldoror: voulant rire, comme tout le monde, elle a pris un canif et s'est fendu les chairs aux endroits où se réunissent les lèvres. Son rire préemballé de tête de mort m'obsède. Je trouve qu'on ne l'entend pas encore assez. Il faudrait en festonner toutes les émissions sans exception.

Qui rit? Personne. On ne sait pas. Ça rit, voilà tout. On rit. Pas vous en particulier: on. Le rire, pour la première fois, est asséné au rieur virtuel avec la violence du fait accompli. On l'entend voltiger, ondoyer autour des comédiens, on se dit qu'il est censé sortir d'une multitude de gosiers, mais personne n'a jamais vu ceux-ci, ils se tiennent en un lieu non situable, une sorte de "creux" dans l'image, une espèce de fosse d'orchestre dont l'incontestable et crépitante inexistence devrait faire peur aux gens plutôt que de les entraîner à rire à leur tour.

Et pourtant ça marche puisque ça continue. La machine ne fait même pas confiance au public pour s'esclaffer quand il le faut. Elle préfère s'en charger. La télé, on y vit, on y aime, on y divorce, on s'y remarie; on s'y raccomode avec son conjoint; on y devient millionnaire; on y apprend l'histoire, la géographie, le progrès des sciences; on y fait ses courses (télé-achat); on y pratique l'aveu (que la télénovlangue appelle "transparence"); on y baisera, c'est sûr, et ce jour-là toute autre forme d'étreinte sera comme si elle n'était pas, et surtout comme si elle n'avait jamais été. Mais le plus beau quand même, le plus fantastique encore, c'est qu'on y rit à votre place.

Qui rit? Mystère. Pour la première fois dans l'histoire des spectacles, et sans que cela paraisse étonner vraiment les spectateurs, devenus de purs figurants du rire qu'ils n'émettent plus, ou qu'ils émettent subsidiairement, le rire vient de l'intérieur de ce qu'on leur montre, et de telle façon qu'il n'est nulle part localisable. D'où montent ces glousseries effrayantes de spectres, ces fantômes de rire, cet esclaffement subliminal, ces rires extra-terrestres, ces rires sans corps, c'est-à-dire sans cause, ces rires incrustés qui se veulent contagieux? D'où partent ces bordées de rigolades innombrables et ces hoquets, ces rates qui se dilatent sans qu'on en voie l'ombre, ces spasmes unanimes? De quelle fissure dans la boîte télévisuelle suinte cette convulsion spirite venue imposer on ne sait quelle connivence avec les terriens?

"Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer", comme s'écriait Beaumarchais, mais c'était dans Le Barbier, en un temps de liberté et de frivolité incommensurables. Le rire que j'évoque est non seulement un rire en deuil du risible, mais aussi des rieurs. Un rire qui fait le boulot à leur place; un rire qui prend en main le destin du risible; un rire qui vient après la réponse "non" à la question essentielle de la fin du siècle, la question des questions et qui résume notre époque dans toutes ses dimensions: "Peut-on rire de tout?"

Moins il y aura de risible autorisé, et plus il faudra imposer du rire artificiel (comme l'intelligence du même métal). Le vrai problème d'aujourd'hui étant d'arriver à ne pas rire, justement, de tout, la bonne solution ne se trouve-t-elle pas dans ces rires enregistrés qui vous indiquent les moments où vous pouvez vous gondoler avec les loups?

Mais ce qui m'étonne le plus, c'est qu'on n'ait pas encore inventé l'inverse, l'antagonisme du rire en boîte: les huées ou les sifflets préemballés; les cris de haine en bocal; le tollé artificiel; la clameur incrustée de la meute vociférante au bord du lynchage.

Tant qu'on ne sera pas allé jusque-là, le théâtre de la nouvelle comédie inhumaine ne sera pas complet."

Philippe Muray, Exorcismes spirituels tome 2 (1992)


samedi 24 mai 2014

Ils ne sont pas prêts à se laisser débrancher

"Nous devons nous défaire de l'idée que chacun doit absolument avoir un emploi pour gagner sa vie. Le fait est qu'aujourd'hui, il suffit d'une personne sur 10000 pour réaliser une avancée technologique permettant de subvenir aux besoins de tout le monde. Les jeunes d'aujourd'hui ont parfaitement raison de dénoncer l'absurdité de devoir gagner sa vie. 
Nous persistons à vouloir inventer des emplois à cause de l'erreur selon laquelle tout le monde devrait être salarié à je ne sais quelle corvée, parce que notre vision malthusienne-darwinienne nous oblige à justifier notre droit à exister. Alors nous avons des inspecteurs d'inspecteurs, et des gens qui produisent des instruments pour que ces inspecteurs aillent inspecter des inspecteurs...
La véritable préoccupation des gens devrait être de retourner à l'école et de se remettre à penser à tout ce qui les intéressait avant que quelqu'un arrive et les oblige à devoir gagner un salaire."


mercredi 21 mai 2014

L'Europe sociale avance

"Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.... En d'autres termes... Plus ça rate et plus on a de chances que ça marche."
Proverbe Shadok

samedi 17 mai 2014

La pelle de la vengeance

"En passant de la raison à l'instinct, l'idée de justice acquiert une prodigieuse capacité de destruction. Elle n'est d'ailleurs pas plus, alors, la justice que l'instinct sexuel n'est l'amour, elle n'est même pas le désir de justice, mais la concupiscence féroce et une des formes les plus efficaces de la haine de l'homme pour l'homme. L'instinct de justice, disposant de toutes les ressources de la technique, s'apprête à ravager la Terre."
Georges Bernanos (1947)

jeudi 15 mai 2014

C'est le sans-précédent qu'il faut écrire

"Je pars du principe qu'il n'y a qu'un crime inexpiable et un seul: approuver les conditions d'existence contemporaines, le contemporain en soi, se réconcilier avec lui, se le concilier. (...)

Il me suffit de prendre connaissance de ce qui se dit, se fait, se vit et s'écrit quotidiennement pour que le grotesque, la sottise ou la malfaisance m'en saute aux yeux. Après quoi, bien entendu, il faut faire ressortir tout ce grotesque et cette malfaisance que personne ne semble voir. C'est un travail entièrement esthétique. Il s'agit que l'hallucinant flot de louanges qui entoure les nouvelles conditions d'existence et leurs aspects les plus révoltants accède à la dignité de la littérature. Ce que l'époque dit d'elle-même à chaque instant, ce qu'elle a de pire ne peut littéralement pas s'inventer: il faut la laisser en parler, lui ouvrir sans cesse les guillemets dans l'espoir qu'elle voie ce qu'elle dit et qu'elle entende ce qu'elle fait. C'est bien plus qu'une activité critique: c'est, à mes yeux, un projet esthétique. (...)

La moralisation effrénée, le terrorisme de la Vertu, la foi intermittente dans le progrès, le repli sur des croyances préhistoriques irrationnelles, la psalmodie des droits de l'homme et toutes les prières, les sanglots et les vœux pieux accompagnant la montée de ces éléments déchaînés m'ont conduit en 1991 à écrire l'Empire du Bien, dont l'incipit résume à mes yeux la nouvelle période: "Nous voilà donc atteints d'un Bien incurable." Ce constat, depuis lors, n'a cessé de se vérifier et ses conséquences de s'amplifier. Treize ans plus tard, nous sommes toujours et plus que jamais ceux qui savent et disent et imposent le Bien. Plus que jamais, nous sommes incapables d'imaginer que ceux qui ne pensent pas comme nous (l'Autre islamique, par exemple, ou le peuple quand il vote "mal") sont ailleurs que dans le Mal (et un mal quasi extra-terrestre). (...)

Il me suffit, devant n'importe quel événement, de prendre connaissance de ses commentaires autorisés (il n'y en a pas d'autres) pour que le désaccord surgisse de lui-même, plus effervescent que jamais. Prenons le crash, à l'aube du 3 janvier 2004, du vol FSH 604, avec plus de 140 personnes à bord. C'est une horreur, bien sûr, une horreur sans nom; mais si on veut être encore vivant, on ne peut pas en rester au chantage à la compassion ni au radotage des médiatiques sur le "travail de deuil" des proches des victimes. Tout autant que quiconque, j'ignore si cette catastrophe est le résultat d'un acte terroriste ou d'un dysfonctionnement, quelque part, dans la quincaillerie du boeing en question. Ce que je sais, c'est que, de tous les crimes occidentaux actuels, le tourisme est assurément l'un des plus inexpiables et des plus approuvés. A lui seul, il résume donc l'époque: un chapelet d'atrocités récitées comme autant de bienfaits. Il ne peut pas y avoir de négociation à ce sujet, pas de discussion. Le tourisme de masse est ce qui s'éloigne le plus de l'idée de civilisation, née en Grèce et avec la Bible. Tout reste encore à dire et à écrire à propos de cette barbarie déferlante. On peut avoir pitié d'un touriste, et lui accorder le bénéfice de l'aliénation, on peut avoir pitié du troupeau d'oies en bermudas qui cancanent et se dandinent au soleil, on peut avoir pitié de ces malheureux qui n'ont plus d'autre ressource que d'identifier leur bonheur à la pêche sous-marine et de payer pour cela; mais il n'est pas possible de manifester la moindre clémence envers le gardeur ou le gaveur d'oies, je veux dire le tour-opérateur, le voyagiste, l'homme au loisir entre les dents. Ce terroriste-là ne mérite aucune miséricorde. Pour en revenir au crash du vol FSH 604, il m'a permis, au plus fort de l'émotion médiatique généralisée, d'apercevoir à la télévision quelques images de Charm-el-Cheikh  justement, cette station touristique égyptienne au large de laquelle les vacanciers sont morts. Et qu'est-ce que j'ai vu? La quintessence de l'enfer, une abomination clignotante, une orgie de macdos minables et de discothèques pour pauvres d'esprit, un Las Vegas arabe s'étendant sans pudeur sur un front de mer de synthèse, une superproduction transgénique présentée avec effronterie comme un paradis, et qui n'est qu'un cauchemar blasphématoire où semble s'être inscrite dans le béton comme dans le bleu du ciel la maxime la plus veule des temps modernes: vivre sans temps morts, jouir sans entraves. Je dis blasphématoire parce que Charm-el-Cheikh se trouve à la pointe sud du Sinaï: et on croyait que le vrai Dieu allait laisser faire encore longtemps sans qu'à tout cet hyperréalisme criminel réponde un châtiment approprié? Les terroristes sont certes des criminels de la plus révoltante espèce, mais comment la civilisation qui s'accommode de cette horreur, et lui trouve des attraits, peut-elle oser les qualifier de "nihilistes"? (...)

Le clivage droite-gauche sert à maintenir l'illusion d'un monde et d'une réalité historiques encore décryptables et gouvernables dans les termes de jadis, donc à ne rien voir et ne rien savoir de ce qui se passe concrètement. C'est une diversion qui peut encore marcher un peu, et donner l'impression que tout continue, et que se poursuivent encore les jeux anciens de la dialectique et du hasard; mais elle n'est plus capable comme jadis de retailler le réel à sa guise. Celui-ci la fuit de toutes parts. Elle n'a plus la force de le contenir. 

Cette sorte de jurisprudence gauche-droite, chargée de fonctionner à vide et d'intervenir chaque fois qu'il le faut contre une nouvelle réalité absolument sans précédent, bloque l'accès à cette nouvelle réalité, elle-même largement irréelle, en alignant contre cette irréalité intégrale et mondiale ses armées de fantômes puant la naphtaline. Mais pour qui avance les yeux ouverts dans le nouveau monde, ce cadre idéologique n'a plus la moindre signification ni la moindre efficacité. (...)

Il est certain que jamais la servitude, voulue ou imposée, n'a été plus grande, et que nous n'avons encore rien vu en ce domaine. Ce qui ne signifie pas que je mythifie les individus des époques passées, ni que je m'en fais une idée abusivement flatteuse. Etant né dans un monde qui, pour n'être que celui de l'après-guerre, n'en paraît pas moins infiniment éloigné de celui où nous parlons aujourd'hui, ayant donc côtoyé des individus de l'ancienne espèce, je suis bien placé pour n'en avoir pas une opinion exagérément positive. Je me crois assez bien placé aussi pour mesurer les différences entre cette ancienne humanité et la nouvelle, dont la métamorphose ne fait que commencer. C'est cette métamorphose qui m'intéresse, et qui constitue l'un de mes sujets essentiels. Comment s'intéresser à autre chose? Cette métamorphose est si pleine de mystères. Elle relègue loin de nous les interrogations sur "l'homme éternel" qui remplissaient jusqu'à présent l'histoire de la littérature ou de la pensée en général. Qui est ce personnage nouveau, cet individu en cours de désindividuation accélérée, à la fois pornographique et anérotique, à la fois libertariste cynique et moraliste pleurnichard, désaffilié, désinhibé à mort, et qui semble si heureux de filer sur ses roulettes à travers une réalité que j'ai qualifiée un jour de "parc d'abstractions". (...)

Le nouveau vivant, c'est ce personnage mondial que j'ai appelé Homo festivus, qui semble avoir troqué la névrose dont son ancêtre était la proie contre une perversion qui gouverne tous ses actes. Dans l'état pervers, le conflit est externalisé, l'opportunisme balaie la morale, l'amalgame supplante les différences (de générations, de sexe, etc...), la filiation disparaît au profit d'un fantasme d'auto-engendrement perpétuel, et finalement une nouvelle temporalité circulaire, plus ou moins analogue à celle des civilisations primitives, recouvre le temps historique qui lui avait succédé. Voilà la situation. Elle est à faire dresser les cheveux sur la tête, à la manière des pires films d'épouvante; mais elle est au contraire chantée partout comme étant dans l'ordre normal du devenir humain. Et que cette horreur globale ne terrifie plus que quelques attardés révèle mieux que tout que nous sommes entourés de mutants. (...)

Philippe Muray, Exorcismes spirituels Tome 4, page 308 (janvier 2004)


mercredi 14 mai 2014

Obey





"La Jeune-Fille n’a pas le visage d’une morte, comme on pourrait se laisser aller à le croire à la lecture des journaux féminins d’avant-garde, mais de la mort elle-même."



"Car la Jeune-Fille est la présence vivante de tout ce qui humainement veut notre mort, elle n’est pas seulement le plus pur produit du Spectacle : elle est la preuve plastique de l’amour que nous lui vouons. Elle est ce par quoi nous poursuivons nous-mêmes notre propre perte."
Théorie de la jeune fille, page 110





dimanche 11 mai 2014

Reprendre une activité normale

"La seule question de vérité est au fond de savoir si l'humanité est vouée à contempler indéfiniment le reflet aliéné d'elle-même dans la machination du spectacle de la marchandise ou si elle saura un jour se mettre à l'écoute de l'expérience vivante de ce qui depuis toujours lui est destiné et dont elle s'est depuis la réussite civilisationnelle de la société de l'avoir, toujours dé-tournée, en l'occurrence l'authenticité cosmique de la communauté de l'être. Le devenir de l'histoire est la dialectique par laquelle l'être de l'homme devient ce qu'il est en retournant en son soi véridique, c'est-à-dire en son fond de réalité dorénavant émancipé de tout ce qui entrave l'expérience transcendantale de l'immanence cosmique de la communauté humaine."
Francis Cousin, l'être contre l'avoir, page 327



samedi 10 mai 2014

Elle souffre

"La Jeune-Fille est optimiste, ravie, positive, contente, enthousiaste, heureuse ; en d’autres termes, elle souffre."


jeudi 8 mai 2014

Proroger le désastre

"La Jeune-Fille a reçu pour mission de réenchanter un monde de la marchandise partout sinistré, de proroger le désastre dans la joie et l’insouciance."


vendredi 2 mai 2014

Know your ennemy

"Notre ennemi irréconciliable aujourd'hui, ce n'est pas le libéralisme ou l'ultra-libéralisme des autoroutes géantes du capitalisme privé, pas plus qu'hier c'était le bolchévisme ou l'ultra-bolchévisme des geôles concentrationnaires du capitalisme d'Etat. Par-delà les formes contradictoires, successives et complémentaires que peut prendre le cycle du bénéfice dans l'espace-temps du despotisme de la transaction, la seule anti-thèse historique à l'auto-émancipation humaine c'est bien l'organisation du marché du travail - quelle qu'elle soit - et telle qu'elle fait là travailler l'organisation du marché pour que chaque salarié continue indéfiniment de vendre sa vie réécrite en force de travail du trépas de sa présence au monde. 

Tous les projets de nouvelle croissance, de nouvelle économie, de nouvelle politique, et de nouvelle démocratie renvoient par-delà leurs rêves, leurs ambitions, leurs ignorances et leurs peurs, à cette vieille permanence irréaliste de l'idéologie du "moindre mal" qui en nous offrant de sur-vivre autrement dans le monde du travail du marché pour sur-vivre mieux dans le travail du marché du monde, nous condamne finalement à un voyage sans fin au bout de cette sinistre nuit où on ne trouve que l'exploitation et la domination." 
Francis Cousin, l'être contre l'avoir, page 270



jeudi 1 mai 2014

C'est le capitalisme qui est devenu une utopie

La fin du capitalisme, c'est la fin du travail salarié, la fin du marché du travail et de l'emploi. La mission historique du Capital est est que tous les esclaves salariés soient irréversiblement exclus du marché du travail; qu'ils soient privés de la possibilité de vendre leur travail; que leur travail devienne sans valeur en tant que ressource humaine. Le réel héritage historique que le Capitalisme lègue à l'esclave salarié, c'est son chômage définitif. Il est vrai que le Capitalisme a commencé par subjuguer entièrement le prolétaire, mais ce n'était qu'une étape préliminaire en vue de complètement le faire sortir de l'ère du travail salarié. 

Le communisme apparaît pour la première fois dans la réalité historique, en prenant la forme d'une très grande quantité de travailleurs qui ne peuvent plus, en aucune manière, ni sous aucune circonstance, vendre leur temps de travail. Cette grande quantité de travailleurs, qui se trouve d'ores et déjà repoussée hors de la société, doit en retour arracher à cette société les moyens de vivre. Ces gens n'ont aucunement à justifier leurs actions, leur volonté de vivre est une justification suffisante, ainsi que leur volonté d'imposer leurs conditions à l'ensemble de l'humanité. 
Traduit de The real movement



mercredi 30 avril 2014

Tiède et anodin

"Ce sont des faillites ambulantes travesties en passants, fardées à l'outrage de normalité, et même ici, affaissé de tout mon long sur cette bouche de chaleur putride, je n'ai pas échoué en regard de ce qu'ils ont atteint. (...) Ils parlent sans jamais rien dire, ils plaisantent ou racontent leurs petites vies, ne font que décalquer en mots leurs trames de vies néant. Ce sont des paraphrases incarnées, où que j'aille c'est la paraphrase à travers les corps mouvants qui a cours toute seule, en toute occurrence c'est la paraphrase seule qui s'écoute parler, s'enivrant en crâne clos des mêmes inepties chaque matin. Ce peut être le premier à parler ou le dernier, on a d'emblée la certitude qu'il paraphrase. Redite est synonyme de sa vie, il doit se répéter et paraphraser sous peine de se sentir en manque et s'il se tait c'est pire car on s'aperçoit qu'il est une paraphrase bipède. Sa présence seule est l'avorton d'une redite fétide. Tiède et anodin comme un étron, il se met dans tous ses états pour s'être entendu dire ce qu'il est. Et pour lui dire ce qu'il est, nul ne se dévoue hormis le Mehdi qui se colle à toutes les témérités; c'est leur vengeance que mes lèvres collées à la chaussée froide pour que je ne l'ouvre plus." 
Mehdi Belhaj Kacem, 1993